Fort-Worth est une petite bourgade au milieu de la plaine aride du Texas, à 360 miles au Nord du Golfe du Mexique.
Il m’a fallu six longs jours en calèche légère pour franchir cette distance par des chemins de terre battue, six jours durant lesquels la poussière envahi la moindre parcelle des bagages ou habits, six jours de soif, de désert, de terres arides, de coyotes hurlants.
En ville, les rues sont pavées, ce qui est un luxe pour les quelques chevaux et voitures par jour ... Mais la ville fait tout pour attirer les voyageurs en recherche de cultures typiques, ou les chercheurs d’espaces.
La population ici est principalement composée de paysans éleveurs, attachés à la vache à longues cornes, comme signalé un peu partout. J’en déduis qu’il doit y avoir des risques de collision !
Il y a aussi un nombre important de desperados.
A l’auberge de Nettle-town (la ville de l’ortie !), l’accueil fût chaleureux, bien que inhabituel. Ici les hôtes de passage comme moi sont considérés avec grand respect, et le logement qui leur est attribué est d’un grand confort. Aucune comparaison possible avec les misérables chambres de cowboys. Les tenanciers Tony et Diana propagent une paix qui contraste avec l’ambiance de beaucoup d’autres établissements similaires.
La cabane est en bois massif et contient 2 pièces, une pour le jour, une pour la nuit.. La cheminée sera utilisée seulement en hiver pour le chauffage. Je peux cuire mon repas à l’extérieur sur un brasier commun.. J’ai été agréablement surpris par cet établissement décoré avec soin, il y a le seau pour la toilette et même quelque décoration.
Cet été, la température est fréquemment autour de 102°F. Mais il n’est pas question de profiter du peu d’eau à disposition dans la fontaine centrale pour un bain. Celle-ci est entièrement réservée aux chevaux et attelages, c’est indiqué à côté du robinet, qui d’ailleurs à un débit très faible.
C’est toutefois malheureusement dans cette fontaine que souvent finissent les cuite des desperados.
Dans la ville, l’ordre règne grâce au shérif à l’œil vigilant. Il est en permanence dehors pour détecter toute activité illicite. Et pour éviter toute confusion, il porte d’incroyables bottes jaunes.
Sa présence n’empêche pas la racaille de continuellement se défier en plein air, pour quelque motif que ce soit : cheval mal garé, tournée non payée, ou simplement pour défier la loi
Quand ces confrontations sont vues par le shérif, les belligérants finissent expulsés sur le rail, enduits de pois et de plumes.
Sinon, ils finissent à la chapelle, dans un costume de bois, et la mode, dans ce cas, sera unisexe.
J’aime bien me rendre dans cette chapelle, un peu en dehors de la ville. C’est aussi un endroit très calme, fréquenté principalement par quelques personnes respectueuses de la vie. Le révérend et sa femme y accueillent volontiers les gens de passage pour un bout de pain et un verre de vin.. Les bancs de cette chapelle servent aussi d’école très occasionnelle pour les quelques gamins vivant dans les environs. Mais au vu de l’étendue du pays, il ne leur est pas possible d’y être tous les jours, alors le révérend fait du travail sur mesure.
Je me suis aussi rendu chez le sellier pour remplacer la selle de ma monture, qui m’attendait là patiemment.
L’ouvrage de cet artisan est extraordinaire de beauté, de précision. Il grave les cuirs avec une dextérité inimaginable. Son coup de ciseau est parfait, ses cuirs sont nobles, ses attaches solides.
Certes le prix est élevé, mais il est fonction du confort et de la durabilité.
Par exemple, cette paire de bottes. Elles sont d’une souplesse extraordinaire, on dirait des mocassins d’indiens en peau de castor !!! Pourtant c’est bien du cuir.
Allez visiter sa boutique lors de votre prochain passage, vous ne le regretterez pas.
Ah, j’allais oublier: il n’y a pas que des malfrats dans cette contrée.
Je ne suis pas resté de marbre quand j’ai retrouvé mes amis et on a pu passer de longs moments ensemble à discuter sous le ciel étoilé du Texas.
Merci Tony, merci Diana
Toutes les photos ont été prises à Fort Worth en été 2010, à l’exception de la chapelle